Sarcastique - Arrogant - Machiste - Contrôlant - Rancunier - Élégant - Intelligent - Taciturne - Ambitieux - Empathique même s'il le montre peu - Loyal - Fidèle - Il a beaucoup de mal à s'ouvrir aux autres

Médium - Say hello to the ghost
Les fantômes... Ses parents lui ont expliqué les choses, lui ont appris comment réagir selon les situations, mais à moins que l'un d'eux ne soit particulièrement problématique ou insistant, il fait sa vie et eux... Non n'oserons pas dire qu'ils font la leur étant donné leur condition. A l'adolescence, il s'y était intéressé, et puis la vie d'adulte l'avait accaparé, le plongeant dans les affaires. Son intérêt pour eux était relatif jusqu'à ce jour d'été 1882, lorsque sa femme se fit tuer. A ce moment-là, il partit dans une quête presque obsessionnelle. Il ne mangeait plus, ne dormait quasiment pas, passant son temps à faire des recherches pour connaitre la vérité mais également pour la retrouver, étant persuadé, au vu de la façon dont elle était morte, qu'elle ne pouvait pas "être en paix" et se manifesterait tôt ou tard...A tort.

- Il possède deux tatouages, une ancre sur son omoplate droit et une rose des vent à l'arrière de son biceps droit, deux représentations de ses origines.

- S'il aime la mer et ses origines, il n'a jamais été un grand navigateur, n'étant monté quasiment que sur les navires marchands que possédait sa famille pour le transport de leurs tissus. S'il connait les bases et saurait manœuvrer un petit voilier, il ne faudrait pas lui en demander beaucoup plus.

- Il a une fascination pour le temps et l'horlogerie de qualité, peut-être qu'un jour, il se mettra à explorer professionnellement cette voie, mais pour l'heure, c'est quelque chose qu'il apprécie, et son intérieur le démontre. Chaque pièce de la demeure dispose d'une horloge et Lénaïck ne sort jamais sans sa montre à gousset.

Les murmures qui s'élèvent sur son passage, il y a été habitué depuis toujours. Lénaïck est né et a grandi dans une famille de la haute bourgeoisie, et déjà très jeune, sa famille avait de grandes ambitions pour lui. L'entreprise familiale qui existait depuis deux siècles et qui s'était étendue de part et d'autre de Sjö était connue bien au-delà de ces frontières pour la qualité et le raffinement de sa soie ainsi que ses couleurs luxuriantes. Chez les Henshaw, le statut social était important, il était rare que les mariages ne soient pas arrangés, d'autant plus qu'il n'y avait pas que ce point à prendre en compte, il y avait une autre chose, bien plus importante encore : leur don qu'ils se transmettaient de génération en génération. Faire le moindre écart dans leur généalogie signifiait la fin de leurs capacités et il fallait bien avouer qu'ils n'étaient pas peu fiers de cela.

De ce point de vue, Lénaïck s'était estimé particulièrement chanceux, il avait épousé une jeune fille avec laquelle il avait grandi. Elle était son amie, sa complice, sa confidente...Et après leur mariage, son amante. Il tenait énormément à elle depuis toujours, et avec les années qui passaient, cette amitié fusionnelle se transforma en amour. Étonnamment, elle parvenait bien à supporter les aspects les moins agréables de son être, son côté contrôlant, cette manie de toujours vouloir diriger, un petit côté macho qui ressortait sous couvert d'humour et qui avait été alimenté par son éducation et la société dans laquelle il évoluait...Cependant, avec elle, il pouvait se montrer sous une autre facette également, plus douce, plus attentionnée. Ils s'étaient mariés alors qu'ils étaient à peine majeurs et, quelques années après, ils déménagèrent pour Zentrum. Lénaïck avait vingt-deux ans lorsqu'il prit cette décision. Cela faisait quelques temps qu'il avait repris le flambeau de l'entreprise familiale et ses ambitions allaient au-delà de leurs frontières. Il avait pensé qu'il était impératif d'agrandir l'entreprise, offrant ainsi du travail à quelques personnes vivant à Zentrum lors de la création d'une nouvelle fabrique. Mais cela n'était pas du tout l’œuvre d'un bon samaritain. Lénaïck avait de l'ambition, il avait toujours trouvé que son père se satisfaisait trop de son petit confort, ne cherchant pas plus loin. Lui, il comptait bien exploiter ce marché qui lui semblait intéressant, voire indispensable s'il voulait s'étendre.

Une entreprise florissante, un bon mariage, une jolie maison, que pouvait-il demander de plus ? Bien évident, il avait eu son lot de difficultés en arrivant à Zentrum mais la chance semblait, globalement, lui sourire. Mais rien ne pouvait être absolument parfait, n'est ce pas ? Lors de l'été 1882, un drama survint. C'était une fin de matinée, son épouse était partie au marché comme elle le faisait régulièrement afin de se ravitailler pour quelques jours. Lénaïck était dans son bureau, au premier étage de l'atelier de confection lorsqu'un homme, essoufflé, vint l'interrompre dans son travail. Il l'accueillit tout d'abord froidement, passablement agacé que l'on vienne le déranger mais rapidement, le ton du jeune homme changea. Relevant enfin le regard vers cet homme qui semblait nerveux et attristé à la fois, le brun s'était tut, laissant à l'homme le temps de reprendre son sang froid afin de lui annoncer la nouvelle pour laquelle il avait ainsi fait irruption dans son bureau. Les mots s’égrenèrent, et Lénaïck commença doucement à blêmir. Sonné, il se releva brusquement, suivant l'homme sans un mot jusqu'à cette ruelle où l'on venait de retrouver le corps de son épouse. Plusieurs personnes l'entouraient lorsqu'il arriva sur place, tel un automate. Lentement, il s'était approché d'elle, son esprit s'était arrêté sous le choc de cette vision et plus rien ne semblait être en mesure de le faire réagir. Il se trouvait au-dessus d'elle, aussi pâle que si c'était lui même que la mort était venue chercher et il resta pendant quelques instants ainsi, sans réaction, n'entendant même plus le brouhaha de la rue et des gens qui l'entouraient. Il ne savait pas combien de temps il était resté ainsi, quelques secondes, plusieurs minutes ? Toujours était-il que lorsqu'il recommença enfin à entendre un tant soit peu les sons, que son esprit se remit en marche, il s'effondra.

A genoux aux côtés du cadavre de sa femme, il avait pris son visage dans ses mains, caressant ses joues de ses pouces, les larmes commençant à perler aux coins de ses yeux. En dehors de la sphère privée, il était extrêmement rare de voir Lénaïck exprimer ses émotions, même lorsqu'il avait dû enterrer ses parents, il était resté digne, ne montrant rien. On le disait souvent froid, bien peu empathique, mais en réalité, il le dissimulait, il réprimait ses émotions. Seulement, en cet instant, il n'y parvint pas. Il serait resté ainsi certainement pendant des heures si on ne l'avait pas forcé à se relever et que le corps de son épouse n'avait pas été emmené par les pompes funèbres. Sur le coup, il avait été bien trop choqué pour remarquer quoi que ce soit d'autre que le regard céruléen de sa femme qui avait perdu sa flamme. Il fallut arriver au jour de l'enterrement afin qu'il passe du déni à la colère alors qu'il commençait seulement à réaliser et à comprendre ce qui était arrivé. Devant ce cercueil ouvert, alors qu'il lui faisait ses adieux, il remarqua quelques traces noires sur la main de la jeune femme. Bien que ce ne soit ni le lieu ni le moment, il ne put réfréner le besoin d'en savoir plus et commença à relever les manches de sa robe. Plusieurs marques similaires s'y trouvaient, de même que sur sa nuque. Si personne ne s'était approché pour lui rappeler où ils se trouvaient, il aurait sans doute continué de vérifier chaque parcelle de sa peau...

La police avait bien sûr été alertée lorsque son corps avait été retrouvé dans cette ruelle et une enquête était en cours pour déterminer la cause de la mort. Probablement le cœur qui a lâché, lui avait-on répondu. Et pourtant, ces marques étaient bel et bien là, et s'il n'y avait pas eu un détective plus consciencieux que les autres, l'affaire serait déjà classée. Lénaïck avait vaguement entendu parler de marques similaires, provenant d'un pouvoir obscur, mais pour lui ce n'était qu'une légende, du folklore, des histoires horrifiques à raconter aux enfants devant un feu de cheminée... Etait-ce possible que cela existe réellement ? Il n'en savait rien. C'est à ce moment-là que son besoin de vérité commença à devenir obsessionnel. Délaissant ses affaires, il avait fait des recherches sur tout ce qui pouvait engendrer de telles marques, et en parallèle, il la cherchait, Elle... Il voulait la revoir, lui parler, comprendre ce qu'il s'était passé et il était persuadé qu'elle était toujours là, près de lui...Qu'elle pourrait lui dire ce qu'il lui était arrivé...Mais rien ne vint. Les mois passèrent, la jeune femme, ou plutôt son esprit, restait introuvable. Pour lui, il était inconcevable qu'elle soit "partie" pour de bon, elle était forcément là, quelque chose ou quelqu'un l'empêchait-elle de lui parler ?

Lénaïck passait des heures, enfermé, à faire des recherches dans les bibliothèques, dans les archives, il ne vivait plus réellement. La police ne lui donnait pas beaucoup plus d'informations, ils semblaient stagner encore plus que lui, mais un jour, le détective qui avait pris son dossier vint à sa rencontre pour lui demander de l'aide. Un autre meurtre avait eu lieu et ils se retrouvaient face à un cas complexe, ils avaient peu de pistes, et son don pourrait peut-être les aider. Lui qui s'était plutôt détourné des esprits ces dernières années pour se concentrer sur la vie, se trouvait totalement plongé dans cet univers. En les aidant, il s'était dit que, peut-être, il aurait un jour une réponse à ses questions mais le temps passa et rien ne vint...

Automne 1887 › Cela faisait cinq années à présent que son épouse était morte, cinq années qu'il ne vivait plus réellement. Il avait repris le travail après plusieurs mois à le délaisser, et son temps libre, il le passait à faire des recherches et à aider la police dans leurs affaires criminelles. Il devait se reprendre en main, retrouver une vie aussi normale que possible, et cela faisait quelques temps qu'il pensait à, éventuellement, se remarier. Son but ? Avoir une descendance, rien de plus... Il ne se pensait plus capable de se lier à qui que ce soit après une telle épreuve. C'est lors d'un rendez-vous professionnel qu'il rencontra des viticulteurs, médiums également. Il ne sut pas vraiment comment la conversation en vint là, mais après plusieurs rencontres, ils lui firent une proposition qui lui semblait correspondre à ses attentes : un mariage arrangé avec une médium, un peu plus jeune que lui et qui pourrait lui donner la descendance qu'il attendait.